Sasha est une rouquine qui s’habille comme un garçon, avec sa casquette vissée sur la tête. Double handicap dans son collège où les gens sont vite catalogués, où tout ce qui sort de la norme est susceptible de servir de tête de Turc. Sasha subit insultes, relégation, projectiles… Mais dotée d’un fort caractère, elle réagit, réplique, s’oppose au gros dur de la classe et essaie de venir en aide au petit nouveau.
Collège, ton univers impitoyable. Clichés et préjugés font la loi, les profs ne font pas le poids, et la violence verbale comme psychologique est omniprésente – sans compter quelques agressions secondaires. La BD traite du sujet avec humour. Découpée en épisodes d’une ou deux pages, elle adopte un dessin largement inspiré du manga : yeux immenses et une expressivité exacerbée au niveau des visages, avec des déformations spectaculaires pour faire passer les émotions – aussi violentes que la situation subie. Le trait étant caricatural, la nuance n’est guère de mise, et l’accumulation d’avanies et de dessins expressionnistes peut mettre mal à l’aise. Cependant, les gags font souvent mouche, et l’on s’attache à Sasha, vaillante petit soldat.