Suzanne aux yeux noirs

Un homme doux rumine des idées de vengeance, un autre trop sûr de lui est soudain submergé par le doute et la culpabilité. Des femmes raisonnables renoncent à leurs pensées les plus folles, d’autres y succombent. Une maison abandonnée se souvient des vies qui l’ont habitée et des suzannes aux yeux noirs, ces fleurs mélancoliques qui ornaient son jardin. Une jeune femme qui veut passer Noël seule chez elle doit affronter des voisins importuns. Deux petites soeurs jouent à l’enterrement de leurs poupées. Un vieillard obstiné refuse que ses arbres lui survivent… Le premier amour, la maternité – ou la paternité –, la filiation, la condition féminine, le couple à tous ses âges, sont les motifs brodés par l’auteur dans différentes tonalités et arrangements. Ils composent un kaléidoscope de dix-huit histoires intimistes, certaines poignantes, toujours touchantes. Les personnages ne sont pas les héros d’aventures extraordinaires, mais, de petites fêlures en violences feutrées, leur psychologie se fait subtile, n’excluant pas une cruauté légère. Paysages, arbres, fleurs et vieilles pierres ne sont jamais de simples arrière-plans décoratifs : ils symbolisent la force de l’enracinement affectif des personnages. Une écriture moderne, sans extravagance, pour une lecture agréable.