Sympathie pour le fantôme

FERRIER Michaël

Le narrateur, professeur français à l’université du Centre à Tokyo, est pressenti par la télévision nippone pour préparer une émission sur l’identité française au travers de personnages emblématiques de son choix. Il en retient trois appartenant à la diversité, « fantômes » oubliés qui pourtant apportèrent leur pierre à la France. Ainsi Ambroise Vollard, galeriste réunionnais qui révéla Cézanne, Matisse et Picasso ; la métisse Jeanne Duval qui fut la maîtresse de Baudelaire ; Edmond Albius, esclave noir, qui imagina la fécondation artificielle de la vanille.

 

Qu’est-ce qu’être français ? Question brûlante à laquelle Michaël Ferrier répond de façon à la fois ironique et profonde, soulignant la crise identitaire, intercalant ses impressions et sa vie quotidienne dans la cité démesurée qu’est Tokyo. Certainement esthète, pétri de culture, il pourfend de son verbe truculent « les majestueux bourdonnements » de la télévision et des colloques internationaux. Sa drôlerie, parfois lyrique parfois poétique laisse percer une grande inquiétude : où s’en va la belle littérature ?