À partir de décembre 2010, une série de révoltes contre les dictatures établies se déclenche dans nombre de pays arabes : Tunisie, Égypte, Yémen, Libye, Syrie, notamment. Mais ce mouvement tourne court. Bien qu’élus, les nouveaux gouvernants, souvent manipulés par les Frères musulmans, sont rejetés, comme en Tunisie, et plus spectaculairement en Égypte où le président Morsi est destitué par l’armée après une année de gestion calamiteuse. En Syrie, le sanguinaire Bachar-al-Hassad, soutenu activement ou tacitement par des puissances étrangères, perdure face à des organisations subversives disparates et faiblement armées. Franco-Libanais, Gilbert Achcar (Les Arabes et la Shoah : la guerre israélo-arabe des récits, NB novembre 2009) enseigne à l’équivalent londonien de notre Institut des Langues orientales. Trotskiste, proche du NPA, il est néanmoins un chercheur rigoureux et un analyste pertinent. Ce livre est un complément et une mise à jour, sur certains points, de son ouvrage précédent, Le peuple veut, consacré à ce « Printemps arabe » qui suscita tant d’espoir en Occident. L’auteur s’attache surtout, et de façon fouillée, au court épisode égyptien de la présidence de Morsi et au coup d’État du général Abdel-Fattah-Al-Sissi. Cet ouvrage très documenté s’adresse à des lecteurs déjà bien informés et motivés. (P.S.)
Symptômes morbides : la rechute du soulèvement arabe
ACHCAR Gilbert