En mai 1941, Darlan autorise une centaine d’avions allemands à faire escale en Syrie. Craignant l’implantation d’Hitler au Moyen-Orient, Churchill et de Gaulle décident d’occuper la Syrie et le Liban toujours administrés par Vichy, espérant, en outre, rallier l’armée du Levant à la dissidence gaulliste. Mais le général Dentz, haut-commissaire, reçoit l’ordre de résister à outrance, ce qu’il appliquera rigoureusement. Durant trente-quatre jours (8 juin-12 juillet), une guerre fratricide oppose Anglo-australiens et gaullistes à l’armée française, se soldant globalement par la perte de dix mille hommes, de deux cents avions et de six navires. Quant à Dentz, officier courageux, dépassé par les événements, il fut condamné à mort en 1945, gracié, et mourut peu après. Toujours remarquablement documenté et précis (cf. La victoire évaporée, NB avril 1995), l’auteur analyse en détail forces engagées, attaques et contre-attaques, drames et haines, armistice de Saint-Jean-d’Acre (14 juillet) et ses conséquences lointaines. Dans une tonalité réticente à l’égard du général de Gaulle, le récit de cet épisode douloureux, largement occulté à l’époque, constitue un apport essentiel à l’histoire de la seconde guerre mondiale.
Syrie 1941. La guerre occultée : vichystes contre gaullistes
WAILLY Henri de