Les obsèques du père réunissent Paul et Marisa sur la presqu’île de Giens. Frère et soeur ont vécu il y a trente ans le tragique assassinat de leur mère par un voisin qui va bientôt sortir de prison. De sept ans son cadet, Paul abandonne son travail pour rester auprès de sa soeur psychologiquement fragile. Il embauche un détective pour suivre l’assassin et lui permettre de se venger. Le forfait accompli, « le raté et la schizophrène » fuient vers l’Ethiopie et Addis-Abeba. Pour son dixième roman, l’auteur (Journée exceptionnelle du déclin de Samuel Cramer, NB novembre 2016) analyse le traumatisme provoqué par le meurtre sur les deux enfants et leur relation fusionnelle, poursuivie à l’âge adulte. Comment vivre après l’horreur ? Ni la fuite vers un pays en guerre ni les péripéties vécues avec un Français ancien d’Indochine ne les éloignent du souvenir du massacre. Si le style est fluide et précis, l’évocation de la vie de Rimbaud et d’un poème de Vigny s’insère bien artificiellement dans le récit. Les personnages restent prisonniers de leur passé. Les illustrations telles que lettres manuscrites ou articles de presse aèrent un propos plutôt noir. (J.D. et B.T.)
Système
MICHAUX Agnès