À huit ans, « petit monde » quitte avec sa mère sa Guadeloupe natale ; sur le quai il laisse son enfance qu’il ne retrouvera plus jamais ; abandonnant Aurélien toujours souriant, rassurant, le père de son petit frère qu’il aime comme un père, le sien étant absent, silencieux. Dix jours de traversée et ils débarquent en France par un hiver glacial. Ses magnifiques cheveux lisses se crêpent, sa mère s’affole de perdre son petit Indien. Tôt levée, tard rentrée du grand hôpital, ses genoux douloureux à force de frotter les carrelages, elle apprend avec lui orthographe et grammaire pour le concours d’aide-soignante. Tristes Tropiques lui ouvre les horizons de l’Homme, il décide de suivre Lévi-Strauss en ethnologue.
Alain Foix, écrivain de théâtre, possède deux malles : la première , remplie de sensations liées à son enfance, à son île, la deuxième plutôt pleine de mots et d’idées ; il y puise tour à tour pour en tirer des évocations vivantes, savoureuses mais aussi des tournures à décrypter pour en goûter la poésie et le sel.