Tableaux noirs

JAUBERT Alain

Les derniers bombardements de la seconde guerre mondiale sont les premiers souvenirs d’Antoine, né en 1940. Impressions et confusions enfantines, observation des adultes, découverte des sensations, des interdits, révolte : les anecdotes rythment l’enfance et l’adolescence d’un petit Parisien, dans l’appartement familial, entre l’avenue Montaigne et le théâtre des Champs-Elysées, quartier qui n’était pas encore le “triangle d’or”.

 

L’auteur (Une nuit à Pompéi, NB novembre 2008) restitue des épisodes en partie autobiographiques en une douzaine de chapitres. Ce sont des flashs qui se succèdent au gré de sa mémoire et de sa fantaisie. Les premières réminiscences sont exprimées « comme le ferait un jeune cerveau » jusqu’aux derniers souvenirs dans lesquels on pressent une réflexion personnelle quasi philosophique. Soif de comprendre, remise en cause des enseignements, aspiration à la liberté. Tout cela constitue les Tableaux noirs sur lesquels les événements ont laissé les “impressions” qui ont forgé une personnalité sensible et atypique. La langue est belle, classique, mais aussi précise et colorée dans l’évocation pittoresque d’objets, d’événements et de coutumes qui font revivre une époque révolue. De toute évidence, l’auteur joue avec les mots avec délectation. Exercice de style brillant, autant que roman d’apprentissage, le livre est à déguster à petites doses tant les sujets, les détails et les descriptions abondent.