Qui était Marthe, dite Ohé, s’interrogent enfants et petits-enfants réunis lors de son enterrement ? La narratrice, sa petite-fille, reconstitue l’histoire d’une grand-mère née en 1904, de parents roumains émigrés à Paris. Élevée sans amour maternel, la petite Marthe s’évade dans un monde onirique, parle aux oiseaux, se livre sur des papiers volants et devient une femme étrange, indifférente à elle-même. Un mari homosexuel, des amants réconfortants lui laissent une descendance nombreuse touchée par les manifestations variées de gènes familiaux. Transmise aux filles à chaque génération, une icône est le repère silencieux et énigmatique de la tribu et inspire la biographe qui la possède maintenant.
Les souvenirs picorés par Vanessa Schneider en France et en Roumanie relatent la lente décomposition d’une famille marquée par la défaillance d’une mère. Exprimés en phrases courtes et concises et dans un ordre dispersé, ils composent la petite musique de la nostalgie, de la tendresse. Le temps semble aboli dans ce portrait d’une héroïne attachante, fantasque et qui se dérobe.