Tale of Sand

Dans un paysage mythique du grand ouest américain, un homme arrive à pas vifs. C’est la fête. Un peu perdu dans l’agitation, il est pris à parti par la foule et porté en triomphe jusqu’au bureau du shérif où une étrange mission lui est confiée : s’il arrive au pic de l’Aigle, il sera sauvé. Rapidement doté d’une carte et de quelques accessoires bourrés dans un sac, le voilà parti dans la liesse générale. Son seul savoir : il a dix minutes d’avance.

Enchaînant dans un rythme effréné les situations burlesques les plus improbables, le scénario, qui fut celui d’un film jamais tourné, promène le lecteur dans un festival d’images oniriques où le héros, mû par l’urgence, surmonte les dangers les plus imprévus. Ce pastiche, mené tambour battant, du film d’aventures américain est d’une extrême drôlerie. Le gag du héros essayant, tout au long de l’ouvrage, d’allumer sa dernière cigarette est d’un humour qui fait penser aux derniers films de Buñuel. Un dessin précis et bien encré donne du caractère aux personnages et supplée aisément à la quasi absence de texte, tandis que la mise en page trépidante contribue à traduire l’absurde urgence du récit.