Tamba l’enfant soldat

Prostré, Tamba ex-enfant soldat, est confronté à la commission vérité et réconciliation qui siège en public. Sortant de son silence, il raconte sa douloureuse histoire. Kidnappé à huit ans, il a été l’objet de violences morales et physiques, entraîné à l’usage de la Kalachnikov, aux attaques et pillages de villages sans défense. Après avoir commis bien des atrocités sous l’emprise de drogues, il est rongé de culpabilité et décide de s’enfuir vers un camp du HCR. S’il y réapprend la vie normale, il est longtemps habité de peurs, de traumatismes et de remords.  Marion Achard a bâti son histoire sur son expérience en Afrique auprès des réfugiés. Il en résulte un scénario riche, bien construit mais avec une violence contenue. Par contre, elle est explicite quant aux dégâts psychologiques qui rendent difficiles toute réconciliation, tant les blessures sont profondes. Le dessin de Yann Degruel est simple, expressif mais léger face au caractère dramatique et anxiogène du propos. Cette histoire peut apparaître compliquée à cause des nombreux flashes-back. Elle est complétée par six pages consacrées aux enfants-soldats, aux commissions vérité et réconciliation et au HCR (Haut Comité pour les réfugiés) qui dépend de l’ONU. (D.L. et C.D.)