Tangapico

À 9 ans, Marcus doit partir seul et à contrecoeur retrouver son père. À bord du Christo Valdès, il remonte le fleuve Tangapico qui traverse la jungle de plus en plus dense, en faisant quelques escales. Au bout de 9 jours de traversée à bord du bateau à vapeur, puis d’une pirogue, Marcus parvient à destination, ravi de retrouver son père. D’abord bougon, agacé par les insectes envahissants et les coutumes locales, l’enfant prend goût à cette aventure où le temps n’existe plus. Les biens matériels qu’il avait emportés sont peu à peu troqués au fil des rencontres : son MP3 pour une figurine en terre cuite, la console de jeux contre une flûte de bambou, et la paire de baskets contre un pot de crème…qui s’avérera très efficace face aux moustiques.Le parcours initiatique et le détachement matériel se font grâce au capitaine du navire, aussi expert à modeler les âmes qu’à sculpter le bois. Et la métamorphose s’opère chez ce petit citadin, qui se laisse envoûter par la magie de la nature, de ses bruits et de ses odeurs.Les illustrations très colorées d’Alexandra Huard sont remarquables, évoquant une nature luxuriante à la Douanier Rousseau ou des personnages sortis des peintures naïves haïtiennes. (M.-C.D.)