Tanger : la ville est divisée sur le plan géographique et social. Dans le quartier chic, « La Montagne », vivent dans des résidences cossues les étrangers, avides de pouvoirs, d’esbroufe, de satisfaction de dépravations sentimentales et surtout sexuelles. À Drabeb, secteur misérable, survivent des Marocains déguenillés, affamés, privés de tout confort, fournisseurs de main-d’oeuvre en tout genre. Entre ces deux blocs, un jeune inspecteur tente de maintenir un ordre qui respecte les intérêts des riches contre l’animosité des pauvres. Une splendide et mystérieuse Eurasienne l’initie aux secrets de ces mondes antagonistes qui se fracasseront l’un contre l’autre dans un bain de sang et de feu.
Ce thriller psychologique, qui met un terme l’esprit colonial et ses abus, a été publié en 1978, mais est resté inédit en France à ce jour. Il paraît après d’autres oeuvres de William Bayer, telles que La rive des chevaux brisés (NB novembre 2004) auxquelles il s’apparente par la part importante consacrée à des personnages troubles et à leur appétit sexuel. Les longues descriptions de rapports homosexuels ou de tromperies conjugales prennent une place excessive par rapport au message sociopolitique.