La découverte d’un corps calciné dans l’incendie d’une villa de la Côte d’Azur relance les spéculations d’une bande de copains qui cherchent à comprendre pourquoi leur ami, Tanguy, ne donne plus signe de vie depuis qu’ils se sont réunis pour les quarante ans de l’un d’entre eux. La disparition du leader charismatique d’un petit groupe d’amis jadis lié par des idéaux d’extrême-gauche suscite l’inquiétude et bien des interrogations lorsqu’ils découvrent qu’il leur a caché un riche héritage. Pour son quatrième roman, Raphaëlle Riol choisit à nouveau le mode polyphonique adopté dans Amazones (NB mars 2013). À travers les voix intelligemment orchestrées de quadragénaires marginaux, d’idéalistes, elle dresse le tableau d’une époque révolue et nous projette dans la société contemporaine qu’elle analyse d’une manière cinglante, dénonçant racisme, violence et corruption. Chacun dessine la personnalité du disparu, s’interroge sur ses paradoxes, et revisite à cette occasion sa jeunesse d’activiste. L’écriture, maîtrisée, est en parfaite adéquation avec l’état d’esprit de personnages bien campés, mais à la limite du steréotype, une tendance récurrente chez cet auteur qui peut agacer. De belles descriptions de paysages méditerranéens éclairent le récit, assez sombre dans son ensemble. (R.C.G. et M.-N.P.)
Tanguy Colère a disparu
RIOL Raphaëlle