Près de mourir, Orual entreprend d’écrire son histoire qui prouvera avec éclat l’injustice des dieux. Fille aînée malaimée d’un roi barbare, elle est cependant parfaitement instruite par un esclave grec. Incroyablement laide, elle voue à sa jeune soeur, Psyché, un amour profond. Belle comme une déesse, Psyché pourrait peut-être aussi faire des miracles ? Folle de jalousie, la terrible Ungit, sombre divinité du pays, exige qu’on sacrifie la jeune fille en la livrant à un monstre féroce. Si Psyché accepte son sort avec sérénité, Orual, en revanche, plonge dans un profond désespoir et part à la recherche de sa cadette.
Ce roman publié en 1956, inspiré du mythe de Psyché, développe librement des thèmes originaux. C.S. Lewis, auteur des célèbres Chroniques de Narnia, était avant tout un universitaire. Nouvelle Antigone, la narratrice se rebelle contre le pouvoir abusif des dieux et des prêtres. S’affrontent alors l’éducation éclairée par la philosophie et les superstitions apeurées, l’amour possessif et égocentrique et le dévouement, l’innocence et la culpabilité, la lucidité et la crédulité. L’écriture classique peut sembler désuète ; elle est surtout redondante. Les élans mystiques de la fin laissent le sentiment d’une oeuvre difficile, allégorique et complexe.