Samir a huit ans, il est né et vit en Allemagne, ses parents, Libanais exilés, ont fui la guerre civile. Son père, son soleil, sa joie, un homme plein d’allant et de gaieté, intarissable conteur, disparaît soudain, le laissant désemparé. Son enfance triste est marquée par cet abandon incompréhensible… Jeune adulte, avec une curieuse photo pour talisman, Samir part au Liban, sa patrie si souvent célébrée en famille, il y retrouve ce père et dévoile ses secrets. Traduit de l’allemand, ce roman gentiment sentimental, à la chronologie incertaine, déborde d’une exubérance tout orientale et fait ressentir dans les larmes la souffrance et la mise à l’écart d’un enfant sans père. Puis le récit se promène dans Beyrouth, dans la Montagne et ses forêts. Partout, dans les coeurs, sur les façades ponctuées de traces de balles, les tragédies de la guerre civile ont laissé leurs marques; les disparités communautaires, les enjeux dangereusement complexes de la vie politique se font jour. À ces sujets ambitieux qui retiennent et éclairent, s’opposent curieusement une intrigue et un style prosaïques, un dénouement invraisemblable. La ferveur de Pierre Jarawan, Libanais né en exil, amoureux de sa belle patrie, n’en incite pas moins au voyage. (M.W.)
Tant qu’il y aura des cèdres
JARAWAN Pierre