Ă Turin, en 1926, Moraldo, un jeune Ă©tudiant, rencontre fortuitement un homme, peu sĂ©duisant Ă premiĂšre vue, mais qui force son admiration par son talent rĂ©dactionnel, politique, philosophique. Il sâagit de Piero Gobetti qui, Ă vingt-cinq ans, a dĂ©jĂ Ă©ditĂ© deux revues, est engagĂ© dans la lutte contre le fascisme et assume une production littĂ©raire foisonnante. Moraldo est indĂ©cis, vellĂ©itaire, il voudrait bien contacter Gobetti, mais nâose guĂšre ; amoureux d’une photographe, il se montre tout aussi vellĂ©itaire. Paolo di Paolo, Ă©crivain, romancier, auteur dramatique, est fascinĂ© par le gĂ©nie de Piero Gobetti, personnage clef du roman, proche dâune biographie. LâĂ©criture, tout Ă la fois rĂ©aliste et lyrique, souvent poĂ©tique, abonde en citations ; elle dessine un tableau Ă©mouvant de ce jeune et trĂšs talentueux polĂ©miste aux multiples facettes, politiquement trĂšs impliquĂ© et dâune activitĂ© dĂ©bordante. Son portrait est saisissant de vĂ©ritĂ© et dâune nostalgie pleine de regrets pour cette personnalitĂ© hors du commun dont la vie et le destin tragique sont restĂ©s, pour beaucoup, parfaitement ignorĂ©s. On peut penser que Moraldo, personnage falot, est une surcharge inopportune, mais le contraste entre les deux caractĂšres agit tel un rĂ©vĂ©lateur.
Tanta vita !
DI PAOLO Paolo