Tapis tapis moi

BEIGEL Christine, BALBUSSO Anna et Elena

Chez ses grands-parents, le temps est comme figé; alors, pour égayer cet après-midi endormi, la fillette s’élance sur le tapis du salon, improvise une danse et imagine une histoire. Dans cette aventure rocambolesque, elle rencontre une panthère bleue au jardin des délices, libère la licorne sauterelle d’un sombre pays, fait fuir les bêtes féroces de la forêt profonde grâce à de sottes paroles…

Comme dans la comptine Pomme de reinette et pomme d’api, le texte de chaque page est ponctué de Tapis tapis quelque chose (fée, soit, tiens, lieu…), en rapport avec l’image et rimant vaguement avec le dernier mot du court paragraphe, à défaut d’être franchement poétique. On ne peut reprocher, ni à l’histoire ni à l’illustration, leur manque d’imagination; ça foisonne, ça bouillonne, ça déborde, mais surtout ça ne va nulle part. L’aventure est une suite de scènes liées artificiellement; l’image est surchargée de couleurs et de formes, volontiers géométrisantes et décoratives (qui peuvent évoquer la peinture du début XXe, Delaunay, Léger, les Fauves), qui submergent plus qu’elles ne séduisent. L’ensemble laisse entre perplexe et indifférent.