Entre blessures intérieures et espoir de vie, l’existence de Tarja vacille, manque de s’éteindre et finalement tient bon. Déni et onirisme lui servent de béquilles. Bien qu’issue d’un milieu aisé « aux bras longs », l’adolescente s’est taillée une solide réputation de dévergondée ; sur Facebook un site injurieux entretient l’ignominie et Tarja finit par y croire. En manque perpétuel d’Amour, enceinte de son professeur de français, elle se raccroche désespérément à la promesse qui grandit en elle. Seule la tenace amitié de Léon pourra, un jour, l’aider à faire rimer vie avec aujourd’hui, réalité avec avenir.
Commençant par la mort, les chapitres remontent le temps d’une vie cabossée de 16 ans qui va de cauchemars en rêves, d’anéantissement en « résurrection ». Jean-Noël Sciarini nous livre le combat intérieur d’une sacrée petite bonne femme que ne rebutent ni la crudité ni la solitude de son existence. La réalité psychologique est dure et brutale : cette adolescence n’a rien de rose et la personnalité complexe de Tarja est difficile à cerner. Il se peut que le style sophistiqué à l’extrême de l’auteur, qui manifeste une tendance certaine à s’écouter parler, freine l’attachement des grands adolescents à la lecture de ce roman.