Au volant d’une rutilante Dodge Matador, un chauffeur de taxi fait forte impression alors que la décolonisation s’annonce et que les Néerlandais s’apprêtent à quitter Curaçao. Max, le jeune conducteur antillais, tente d’échapper à son destin avec l’aide d’un prêtre, lui-aussi originaire des Caraïbes. Sur quarante ans et trois générations sont abordés les rapports difficiles entre père et fils dans un milieu de grande misère, de violences et pour finir d’irruption de drogue dure. C’est une tragédie tout à la fois exotique et ordinaire que Stephan Brijs (Courrier des tranchées, NB septembre 2015) fait raconter dans une langue simple par le frère Daniel, instituteur, puis directeur d’école et ami de la famille : il assiste impuissant à la rapide paupérisation de l’île laissée à l’abandon par les colonisateurs peu soucieux de la formation des élites locales. Corruption, mensonges, pauvreté extrême sont le lot de beaucoup jusqu’au moment où les barons de la drogue utilisent les jeunes pour exporter la cocaïne en Europe. La violence explose, pas de happy end à espérer dans ce roman noir alors que l’histoire est crédible et forte d’émotions. Cependant, le texte manque de rythme et présente trop de longueurs. (S.D. et J.M.)
Taxi Curaçao
BRIJS Stefan