Télévision est un essai qui a d’abord paru dans « Esprit » en chroniques mensuelles de janvier 2003 à juin 2004. Son objet n’est pas de critiquer ses programmes mais d’analyser son mode de présentation, ses règles de fonctionnement, et ce de façon scientifique, utilisant un vocabulaire abstrus. Il implique une connaissance des documentaires, dont Stéphane Breton est un expert et, surtout, des émissions spécifiquement télévisuelles : plateaux, reportages, journaux, jeux…
Contrairement au sens du mot, la télévision ne se regarde pas, elle s’écoute : l’essentiel en est la parole, l’image n’en étant qu’une preuve ; les « propos vus » cités fréquemment sont un témoignage de ce paradoxe. Présenter les faits, les « monstrer » selon le terme de l’auteur, aboutit à des contradictions : ainsi les reproches faits à l’exhibition physique de Saddam Hussein capturé nécessitent de « monstrer » cette image pour valider cette critique. On peut passer sur la terminologie technique méticuleuse car les jugements parfois ironiques et sévères peuvent intéresser au-delà des seuls spécialistes de télévision et de cinéma.