Telle est une Estelle

SYLVAIN-MOIZIE

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Estelle joue à cache-cache à côté du chantier où travaille son père, quand passent des cigognes. C’est peut-être ce qui inspire à sa mère des réponses plus imaginatives qu’éclairantes sur l’éternelle question des bébés, amenée par l’annonce d’une naissance chez Jean-Loup. Cigognes, choux, fleurs et dinosaures ne sont guère moins rassurants que les histoires de parents « fabriquant » les enfants racontées par les copains, les explications laborieuses d’OncSimon le scientifique, ou les démonstrations de la grande soeur manipulant les poupées de la petite fille : tout s’emmêle !

Telle mère, telle fille : Estelle n’a pas fini d’interpréter la réalité, piquant des mots ici et là, les associant de façon stupéfiante. Son imaginaire, nourri des histoires abracadabrantes d’une mère poète et du surnom affectueux donné par son père, transparaît dans les images détourées où, devenue musaraigne, elle retrouve Jean-Loup, Natachat et Martin (pêcheur) sous leur forme animale. Chantier, mas isolé dans la campagne, intérieurs chaleureux plantent le décor d’un quotidien rassurant où cache-cache et construction de cabanes alternent avec de grandes questions surgissant brusquement, qui demandent de vraies réponses pour passer à autre chose. L’enfance, en bref…