C’est l’été 1924, le narrateur a onze ans. Invité avec ses cousins à passer la journée dans une propriété voisine, il fait la connaissance d’une fillette de sept ans, vive et jolie. Le garçon est sous le charme. Cette rencontre met en branle chez lui toute une gamme d’émotions ; son imagination s’enflamme. Il multiplie les prouesses, notamment sportives, lui qui est plutôt malingre, pour retenir son attention. Il se mobilise dans la perspective de retrouvailles – qui n’auront jamais lieu. La part de rêve commence. À vingt ans, pour exorciser le sentiment de perte qui l’habite toujours, Henry Bauchau (L’enfant rieur, NB décembre2011), l’auteur qui est aussi le narrateur, consigne dans un bref écrit ce souvenir de bonheur. Lumières, senteurs de l’été, douceurs des sentiments enfantins s’y expriment dans une langue légère et pure, empreinte de beaucoup de poésie. Un petit bijou, hélas bien court.
Temps du rêve
BAUCHAU Henry