Son compagnon l’a quittée. Seule avec son bébé au dernier étage d’un immeuble dans un quartier agréable de Lyon, elle essaie de concilier le quotidien, l’éducation de son enfant et le manque affectif. Son travail en free-lance se raréfie et l’engrenage de l’insolvabilité la rattrape. La tentation est grande de fuir isolement et lien fusionnel avec l’enfant, la nuit lorsqu’il dort. Mais à quel prix ?
Carole Fives (C’est dimanche et je n’y suis pour rien, NB janvier 2015), auteure de livres pour adultes et jeunes, plasticienne et vidéaste, sait parfaitement nous faire partager la détresse de ces nouvelles victimes « transparentes » de la société moderne. Le processus de désocialisation de la mère célibataire sans emploi, expulsée de son logement, avec les huissiers ou le personnel de la crèche comme seuls contact, est fulgurant. Un enchaînement de courts chapitres rythmés par l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, et les voix de sirènes sur les forums internet attisent le sentiment d’angoisse grandissant devant cette spirale infernale. Un sujet un peu mince traité avec réalisme. (S.D. et M.-N.P.)