Dans un appartement presque vide, est hĂ©bergĂ©e une jeune Ă©migrĂ©e clandestine amnĂ©sique. Elle a Ă©tĂ© blessĂ©e Ă la figure et Ă un bras, ne connaĂźt pas son visage et ne doit pas sâapprocher des fenĂȘtres de peur dâĂȘtre aperçue car, d’en bas montent des bruits de rafles. Son seul rĂ©confort est la voix de la femme qui lâa sauvĂ©e et lâabrite. Celle-ci, dâorigine Ă©trangĂšre, Ă©voque par bribes une jeunesse douloureuse, dans les annĂ©es 60 une mĂšre qui ne savait ni lire ni Ă©crire. Elle sâest toujours sentie « autre », ne veut se fixer nulle part.
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On saisit assez facilement la situation des deux femmes lâune par rapport Ă lâautre, mais la reconstruction du parcours de vie de la narratrice comporte trop dâimprĂ©cisions, trop de « blancs » et de non-dits. La langue employĂ©e, si belle soit-elle, se rĂ©vĂšle souvent ambiguĂ«. Reste un essai Ă deux voix assez hermĂ©tique, mais toutefois intĂ©ressant sur la difficultĂ© de se construire lorsquâon se sent diffĂ©rent, sur la mĂ©moire et lâĂ©trange rĂ©confort dâune cohabitation. Court ouvrage ambitieux mais parfois Ă©nigmatique.