Quelques 30 ans après, cet ouvrage fait suite aux trois premiers tomes de la série Transperceneige qui a inspiré le film éponyme. Le train, à présent en bout de course, capte un signal musical qui n’est peut-être qu’un signal automatique, et il finit sa course dans un abri souterrain pourvu d’une source d’électricité et de rails, et d’une société très contrôlée. Les habitants portent tous un masque de souris (référence à Maus de Spiegelman). Ils sont accueillis mais doivent se plier à un système orwellien. Pour tout arranger, cette base est placée sous une centrale nucléaire avec des fuites… Quel prix est-on prêt à payer pour avoir de quoi se nourrir et une certaine forme de sécurité ? Que faire des enfants nés difformes à cause des radiations ? En fait, ce qui permet aux rescapés de vivre – la centrale nucléaire déglinguée – est aussi ce qui les détruit par les radiations et les exploite. La société qui en est issue, ce monde de science-fiction, illustre avec réalisme des questions actuelles. Le dessin de Bocquet construit avec talent un monde angoissant, vraiment sombre entaché de quelques traces rouges, peuplé d’hommes aux visages rayés de traits noirs, aux yeux fous. (H.T. et A.D.)
Terminus
ROCHETTE Jean-Marc, BOCQUET Olivier