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La ville de Pondichéry et Nanda, cyclopousse intouchable, sont les deux héros de ce livre. L’auteur, grand reporter, aime situer ses romans dans des pays ou des lieux troublés : l’Europe centrale dans La passagère de la Struma (N.B. déc. 2002), Pondichéry au temps de la décolonisation. Nanda pédale dans le ville grouillante, sale, colorée, rêvant d’un monde meilleur. Trois enfants lui sont confiés : Sandjiv Moreau, fils d’un colon français médecin-chef de l’hôpital, Kanda, fils du médecin-chef adjoint tamoul nationaliste, et Anandita, nièce de Nanda, une merveille de petite fille rejetée par ses parents. Ils grandissent ensemble, promenés dans la nacelle du cyclopousse. L’insouciance de l’enfance ne cache pas les problèmes politiques qui opposent les parents, et ceux de l’adolescence exacerbée par les passions. Nanda apprend à lire, écrit son journal, raconte les déchirements vécus par tous les personnages. Lui-même est tiraillé entre sa conscience d’une nécessaire émancipation et sa soumission atavique face aux interdits infranchissables des classes.
Tout cela est bien rendu par l’auteur dans un style vivant et chaleureux. Mais le destin des trois enfants devenus adultes, tourne quelque peu au mélodrame.