Robert Narval, plongeur émérite, met ses aptitudes au service de tous, et parfois d’individus très louches, tel ce vieil homme qui l’embauche pour explorer un mystérieux trou d’eau au milieu du désert. Dans d’autres aventures, il découvre les égouts parisiens, ou s’échoue sur une île empoisonnée par une usine. Quoiqu’il arrive, il s’en sort toujours.
Banane insubmersible, tête carrée, yeux et bouches dessinés d’un large trait et oreilles parfaitement décollées: Robert Narval affiche les traits d’un gamin rude à qui on ne la fait pas. Il évolue dans un monde hostile et essentiellement masculin, aspect renforcé par le graphisme au trait marqué qui donne son identité à la série (L’homme de fond, NB mai 2010). L’album contient cinq aventures. Nécessairement brèves, elles ne s’embarrassent pas de détails psychologiques ou de raffinement dans les rebondissements; on dirait presque des ébauches! Elles immergent dans un univers un peu déjà vu d’anciens nazis, de hold-up, d’adultères et de jalousie. Il n’est pas certain que la caractéristique d’avoir un héros plongeur leur apporte suffisamment d’originalité, mais la chute réserve toujours une surprise, humoristique ou amère.