Yéti a quitté ses montagnes. Le climat plus doux des vallées a fait tomber ses poils et il ressemble à un gros Chamallow rose. L’installation d’une décharge le chasse vers la grande ville. Le voilà à Paris où par la grâce du quota d’handicapés, il gagne sa vie en faisant du télémarketing. Mais ses gros doigts le réduisent à nettoyer les toilettes. Sa voisine de palier, Caterina, auteur de BD en panne d’inspiration, lui fait découvrir Paris et l’amour. Ça se gâte quand débarque Alessandro, Italien, tombeur et grande gueule qui râle contre tout. L’histoire raconte l’exclusion, l’incompréhension, le rejet. Le gros pataud, aux pieds trop gros, aux doigts malhabiles est incompréhensible – sauf pour ceux qui veulent bien faire un effort. La crise créatrice qui absorbe Caterina et les bourdes d’Alessandro sont deux manières de ne rien voir. Le dessin, plus proche de la caricature que du dessin réaliste, campe des rues, le canal, le métro aérien – le Paris populaire de l’Est que Yéti aperçoit magnifié depuis le parc de Belleville. C’est un peu long, l’ambiance est parfois plombante mais la démonstration jamais appuyée passe dans les détails : la chambre sommaire, le feu de camp avec des SDF du canal St Martin, la soupe populaire devant le Père Lachaise.
Terre d’accueil
TOTA Alessandro