La Terre saturée d’eau était celle de Louise, descendante d’esclaves, terre ancestrale dont on l’a expropriée. Un lotissement l’occupe maintenant, construit par Paul architecte raté, ruiné et abandonné. La rage au coeur, il doit céder sa belle maison à une famille venue de Boston. Le père est cadre dans une société de sécurité, la mère chercheuse en robotique et Copley, leur fils de neuf ans, surdoué, somnambule, est perturbé par le déménagement. Paul, caché dans un bunker en sous-sol se livre la nuit à des actes de vandalisme que les parents attribuent à leur fils. Les cinq personnages de ce huis clos étouffant ont tous subi des violences familiales, des rejets sociétaux, des douleurs intimes qui conditionnent leurs réactions et leurs rapports entre eux. Moins réussi qu’Absolution (N.B novembre 2013), le roman, qui pèche par de longs développements verbeux, a cependant l’intérêt de stigmatiser le mythe américain de la sécurité absolue, l’obsession de la rentabilité sans souci d’humanité. La nature originelle, violée, bétonnée, dénaturée par la folie des hommes sert de cadre désespérant à ce conte cruel imaginé dans un futur proche. (A.C. et M.-N.P.)
Terre déchue
FLANERY Patrick