Un matin, Soledad, douze ans, a l’impression qu’elle est devenue transparente : les autres ne la voient pas et ne l’entendent pas. Lors d’une excursion scolaire dans un ermitage en ruine, elle emprunte un escalier qui la conduit à une pièce ronde, faiblement éclairée par des bougies. Y sont attablés deux hommes et deux femmes, aussi étranges par leur physique que par leurs vêtements. La porte refermée, la petite fille comprend qu’elle va devoir écouter et commenter les contes bizarres que les quatre inconnus vont rapporter à tour de rôle. Que va devenir Soledad ? Dans cette collection de contes au contenu onirique et parfois délirant, sous prétexte d’une interrogation sur le sens de la vie et la recherche du vrai, José Carlos Somoza (L’appât, NB novembre 2011) crée une atmosphère malsaine, accentuée par quelques scènes relatant des rites sanglants. Il inflige au lecteur des élucubrations cruelles où abondent l’envie, le péché et le mal. Chaque conte est un coffret ouvert qui permet ensuite d’en ouvrir un autre et ainsi jusqu’à la fin, comme les étapes d’une initiation. Le dernier conte vient ajouter l’obscénité à une série déjà bien lourde à digérer. (P.B. et C.Bl.)
Tétraméron : les Contes de Soledad
SOMOZA José Carlos