Une môme déchaînée qui sèche l’école et lance des mollards, une baby-sitter octogénaire qui baise, fume et boit, une pouf sexy en chaise roulante, un Irakien efféminé émigré au Kentucky pour s’excuser d’avoir blessé un soldat, un Black philosophe qui soliloque, voilà les membres du groupe power-pop-new-wave-heavy-metal-punk-rock. Ces cinq extravagants pourront-ils imposer leur musique aux « humanoïdes » stéréotypés du Midwest ?
Après la satire du monde du spectacle (Torturez l’artiste, NB juin 2007), voici celle de la société de consommation, prévisible à outrance. Ancien chanteur rock et critique musical, Joey Goebel s’en donne à coeur joie, à travers de courts chapitres où ses personnages prennent la parole à tour de rôle. Le procédé est vivant, les héros bien typés, leur critique acerbe. Mais pourquoi s’expriment-ils de façon si vulgaire ? À force de grossir le trait, l’auteur livre une oeuvre qui finit par sonner creux.