À Beszel et Ul-Qoma, deux villes imaginaires aux rues étroitement imbriquées, séparées lors du “Clivage”, et aujourd’hui rivales, les habitants doivent s’éviter, “s’éviser” – ne pas se regarder – sous peine d’être envoyés par “la Rupture”, sorte d’être tout-puissant, dans le néant. L’inspecteur Borlù enquête sur la mort violente, à Beszel, d’une jeune étudiante en architecture, américaine et résidente d’Ul-Qoma, qui faisait des recherches sur Orciny, ville intermédiaire disparue, au nom proscrit.
Lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire en Angleterre, China Miéville excelle dans le genre (cf. Le Roi des Rats, NB décembre 2006). Son dernier roman n’est pas vraiment facile d’accès. Il faut être rompu aux codes spéciaux et au langage de la science-fiction pour apprécier ce thriller aux personnages inquiétants et au cadre fantastique, recréés avec une abondance de détails dans tous les domaines qu’ils soient culinaires, juridiques ou religieux. L’intrigue est chaotique et compliquée. Mais quelle imagination !