Starr, une Afro-américaine de 16 ans, vit dans un quartier pauvre où les gangs se font la guerre et où la drogue circule. Mais elle fréquente un lycée de Blancs : deux mondes que tout oppose. Un soir, elle assiste impuissante à l’exécution de son ami, noir tout comme elle, tué -sans raison- par un policier blanc. Se pose alors pour elle la question de témoigner ou pas. Et de se mettre elle et sa famille en danger.
Angie Thomas, dont c’est le premier roman, est elle-même noire, elle connaît la violence pour l’avoir vécue. C’est une rappeuse, son texte est écrit dans une langue moderne, cadencée, pleine d’expressions et de mots familiers, voire argotiques. L’écriture sert le propos : le racisme, les minorités, la justice, la violence… Starr est une héroïne « ordinaire » à qui l’on s’attache ; le roman met en scène de très nombreux autres personnages, complexes, comme le père de Starr devenu plus responsable après avoir fait de la prison, qui cherche à faire régner la paix dans un monde hostile. Un roman réaliste, proche de la vie des Américains, qui devrait faire réfléchir. Cependant la surabondance de dialogues, qui dilue inutilement le texte, peut lasser. (A.E. et M.D.)