Gabriel Chatchien, tuteur du jeune Théodose, a pour amis, outre la chouette Calliope et le minotaure Samuel, « la fantôme » Otilia. Tout irait pour le mieux sans « le Silure protecteur », très mobile grâce à son aquarium, et le colérique duc Otto, inventeur de « l’écervelateur sinusoïdal ». Tous deux cherchent à évincer Théodose de son trône pour étendre leur pouvoir au-delà du Lac Froid et attaquer Bucarest. Quel camp vont choisir les Fourmis vertes et les Fourmis violettes dans la guerre qui se déclenche ? D’abord interloqué par un enchevêtrement de descriptions minutieuses et de fantaisie débridée, le lecteur se laisse irrésistiblement emporter par l’humour et la causticité de cette fable où hommes, animaux réels et monstres imaginaires, tous également doués de la parole, ont des obsessions et défauts bien humains. Dans une langue raffinée, multipliant les clins d’oeil érudits, se moquant imperturbablement de tout, Razvan Radulescu invente, pour dénoncer le pouvoir et ses absurdités, une épopée extravagante qui finit en apothéose par une guerre que ne désavouerait pas Rabelais. Ecrivain et scénariste roumain, il a reçu en 2010 le prix de la littérature de l’Union européenne pour ce livre. (C.P. et C.R.P.)
Théodose le Petit
RADULESCU Razvan