Théophile Gautier.

Enfant surdoué pour l’écriture comme pour le dessin, Théophile Gautier étudie la peinture puis, après sa participation à la fameuse bataille d’Hernani, se consacre à la poésie. Il fréquente joyeusement les cercles romantiques. Ses premières publications sont admirées mais rapportent peu financièrement. Pour vivre il accepte un travail de journaliste : début d’une longue carrière. Avec feuilletons, nouvelles, récits de voyages, sa critique théâtrale de virtuose au jugement sûr le rendra célèbre et puissant. Malheureusement cette tâche accablante empiète sur le temps réservé à son oeuvre poétique – oeuvre de « magicien » selon Baudelaire. Admirateur de Victor Hugo, ami de Nerval, reçu chez la princesse Mathilde, il adore les femmes. Causeur brillant et drôle, il subjugue son auditoire. Après quelques années d’une vie familiale heureuse, surviennent déceptions, séparations, maladies. Aussi passionnante que celle de La Présidente (NB août-septembre 1998), cette biographie se lit comme un roman. L’auteur, historien scrupuleux, fait revivre, sur fond d’époque politiquement et culturellement agitée, un poète aux talents multiples, bien injustement oublié. Ses poèmes cités donnent envie de le redécouvrir.