Sébastien fait redécouvrir Alger la Blanche, en 2015. La ville est toujours aussi belle dans sa lumière. Les plages, le soleil, les couleurs de la baie et les palmiers sont toujours là. Le voyageur est entraîné par les chauffeurs de taxi à travers une ville qu’il faut déchiffrer. Alger a été liée à la musique, aux chanteurs arabes des années trente, au football. Aux bistrots aujourd’hui succèdent de petits restaurants. Une fine connaissance du chant des oiseaux évoque la culture kabyle. La recherche de la tombe de la mère de Camus est l’occasion de parler de l’écrivain.
L’auteur, critique littéraire, est également essayiste, romancier (Théorie de Rio de Janeiro, NB juillet-août 2014) et gastronome. Il souhaite ici « honorer ensemble » les fantômes du passé, sans prendre parti. Espérer une « Algérie meilleure et une démocratie majeure » est une tâche ardue, tant le passé disparu imprègne tous les lieux visités. En dépit d’un traitement assez léger (peu « théorique »), l’écrivain nous communique son émotion et sa passion pour la ville, au fil de ses déambulations, réminiscences et conversations. L’ouvrage, joyeux et mélancolique à la fois, fera rêver ceux qui connaissent la ville. (B.V. et A.Le.)