Mariée sur le tard, Mylène est entièrement dévouée à la carrière d’écrivain de son mari qu’elle suit docilement dans les salons du polar à travers la France. À Toulouse elle fait une brève rencontre troublante avec un extra lors d’un dîner. Elle accompagne ensuite Mallaury dans sa résidence d’écriture près d’une centrale nucléaire normande. Pendant les recherches du mari pour son prochain livre, sa femme s’installe au sous-sol et commence à noter réflexions et souvenirs. Elle est hantée par la notion de disparition et repense à l’homme croisé quelques jours plus tôt.
En dépit du titre, il ne s’agit pas d’une thèse philosophique ! Séverine Chevalier intègre une infinité de variations sur le thème de la disparition (fugue, destruction, anonymat, mort, évaporation, mensonge, oubli, etc.) dans l’histoire faussement banale d’une femme vieillissante qui n’a jamais eu d’existence propre et que l’écriture révèle peu à peu à elle-même. Cette narratrice désarmante de sincérité nous fait ressentir avec un humour tranquille la douleur sourde d’une absence à soi et la grisaille d’une vie d’intermédiaire. Il n’y a toutefois pas de tromperie : un personnage disparaît effectivement ! Sous la forme d’un thriller existentiel qui ne se prend pas vraiment au sérieux, c’est l’histoire d’une éclosion tardive… l’inverse d’une disparition ! (T.R. et E.M.)
À paraître le 9 janvier 2025