Théorie du chiffon

LAMBRON Marc

Un magazine charge Hélène, romancière, d’interviewer un de ses amis, le grand couturier Jean-Louis, pour cerner enfin ce génie énigmatique, adulé du monde entier. Rien de plus facile que de le faire parler, lui le cynique à la langue bien pendue et aux traits d’esprit assassins ! Il décortique le milieu de la mode où les top models ne travaillent qu’à faire valoir son talent et rabattre vers sa maison l’internationale des groupies fortunées qui le font vivre. Chroniqueuses de mode, ministres, femmes de ministres, actrices, épouses de footballeurs, jeunes, vieilles, divorcées, mères de famille, elles sont toutes « rhabillées » par le maître…

 

Marc Lambron se lance, toujours avec le même brio (Les menteurs, NB août-septembre 2004) dans une satire de la mode et de ses monstres sacrés avec un grand art de la vacherie raffinée. À travers son personnage, qui pourrait s’appeler Karl, il fait une peinture acide et drôle des femmes qui le vénèrent. Cependant, Hélène a un rôle trop convenu… Loin de déstabiliser Jean-Louis, elle le flatte à longueur de pages. Sans personnalité, elle permet juste d’éviter un long monologue autosatisfait… Même si l’artifice est un peu voyant, la lecture n’en reste pas moins piquante et réjouissante.