Thèra

Ce ne sont plus seulement des couples (Vie amoureuse, NB juillet 2000 ; Mari et femme, NB mars 2002 ) mais des parents à la dérive que Zeruya Shalev, jeune écrivaine de Jérusalem, autopsie dans ce gros livre. Après dix ans de vie commune, passant outre aux solennelles mises en garde de son père et d’une amie, Ella rompt avec son mari pour retrouver son indépendance et protéger leur fils de six ans de leurs continuels affrontements. Mais la conscience de son erreur arrive trop tard pour être réparée. Quant à reconstruire une famille…  Archéologue de profession et familière des fouilles, Ella exhume de même toutes les traces inscrites dans sa vie pour comprendre : elle observe actions et réactions des moindres de ses gestes, pensées et sentiments. Virtuose de l’introspection, elle détaille minutieusement les aléas sentimentaux et familiaux du désamour. Mariant souverainement temps et voix de ses personnages dans un seul monologue, l’auteure maîtrise subtilement le déroulement du récit dans ses multiples ambiguïtés sans perdre de vue que « les fouilles ne résolvent pas toutes les questions ».