Vincent, à quarante ans, est l’image même de la réussite : co-fondateur d’une chaîne de restauration en plein essor, marié à Londres avec une femme qui appartient à la fine fleur de la bourgeoisie britannique, il a deux filles adorables. Le hasard le ramène en France dans la petite ville de son enfance où ses parents végètent. En quatre jours, il se retrouve « une loque au milieu d’un passé en haillons ». Son ancienne petite amie est mariée. Son meilleur copain, devenu SDF, est mort de froid. Vincent réalise que la vie est cruelle et que l’on ne peut rien pour les gens qui vous sont proches.
Une fois encore (cf. Passage du gué, NB octobre 2006), Jean-Philippe Blondel sert une tranche de vie, nostalgique, un peu amère, avec beaucoup de sincérité et une touche de naïveté. Mais l’auteur sait mettre en évidence la déchirure que porte chacun de ses personnages, celle que nous portons tous en nous. Et montre que vivre, quelles que soient les circonstances, ce n’est pas effacer, mais ajouter et savoir oublier.