Thomas n’a pas d’amis. Contrairement aux garçons du coin qui aiment jouer au ballon, Thomas adore parler aux animaux, s’émerveiller des belles choses et s’amuser à porter une jolie jupe et un chapeau. Moqué et harcelé par les garçons au ballon, il a envie de pleurer jusqu’à l’arrivée de Sophie qui admire ses beaux vêtements… Un titre qui sonne comme la jolie rencontre entre ce petit garçon et une jupe, mais aussi un « et » qui met à distance, comme le fait un regard intolérant sur ce qu’il juge inconciliable. Le récit pose ainsi la question du regard et aborde avec finesse les petites et grandes différences de chacun, encourageant au passage à l’émancipation des conditionnements genrés. Un petit garçon peut s’amuser à porter une jupe qui tourbillonne et une petite fille devrait se sentir en mesure de défendre un ami en détresse. Le trait simple du dessin et la peinture à l’eau (vert d’eau, abricot, gris) composent une atmosphère d’une grande douceur, en parfaite harmonie avec un texte simple, bien rythmé et jamais mièvre. (P.E.)
Thomas et la jupe
PITTAU Francesco