Après Nietzsche et avant Gauguin, Maximilien Le Roy nous fait découvrir Thoreau. En mars 1845, à 27 ans, Henry David Thoreau revient à Concord, Massachusetts, son village natal, après la mort de son frère. Il décide de s’installer dans la forêt de Walden. Il y vit deux années solitaires, construisant sa petite maison en bois de ses mains, cultivant son potager, écrivant, peignant. Cette découverte plénière de la nature s’exprime dans son grand livre : Walden ou la vie dans les bois. Il vit aussi une nuit d’emprisonnement pour avoir refusé de payer ses impôts à un état esclavagiste et guerrier en guerre contre le Mexique. Il défend John Brown qui a tué des colons esclavagistes. C’est un homme qui veut vivre ses idées et non discourir sur ses réflexions.
Difficile de mettre en scène un tel homme : philosophe non-violent ou activiste prenant la défense d’un « criminel » ? Le père de la « désobéissance civile » reste aussi un admirateur de la nature. En cette période de difficultés, de mise en avant de l’écologie, du retour à la nature, Thoreau ne peut que susciter l’attention. Cet album très réussi se révèle être à la fois une belle introduction à sa philosophie et un hymne à la nature grâce aux dessins magnifiques de Dan, qu’ils soient en pleine page ou plus modestes. Les couleurs choisies par Le Roy, l’auteur du scénario, leur donnent une belle lumière. Une incitation à la lecture de l’oeuvre de Thoreau.