À Berkeley, Norman est un économiste candide, plein de son sujet, dont la mémoire flanche parfois. Au cours d’un dîner, son ami Lafayette, qu’il agace, lui fait croire qu’il aurait volé un clochard, et quelque temps plus tard, qu’il serait un meurtrier. Sa femme Suzanne, qui s’ennuyait ferme avec ce mari professoral, se réjouit de l’aura virile que revêt soudain son homme. Face à ce torride retour de flamme, l’amant ne fait plus le poids. Mais le psychopathe rôde.
Une grande folle perfide, une ménagère-salariée-mère-de-famille à l’ironie mordante, un fils informaticien, un amant jaloux, un psychopathe introverti, un professeur falot… Ces personnages prennent la parole. S’il parvient à nous tenir en haleine avec cette interprétation romancée de faits divers réels survenus en Californie en 2005, Iegor Gran brille avant tout par son ton caustique déjà remarqué dans ses précédents ouvrages (Les Trois Vies de Lucie, NB avril 2006). Une critique sarcastique du monde universitaire et des médias…