Ticket d’entrée

MACÉ-SCARON Joseph

2006 : le poste qu’occupe Benjamin dans un grand quotidien lui laisse beaucoup d’autonomie. Quadragénaire, bobo, gay, libertin, il évolue dans les milieux de la presse, de la franc-maçonnerie, de la politique. Il fréquente la communauté homosexuelle branchée et, insatiable dragueur, chasse sur le net et dans les bars spécialisés avec deux béquilles : la cocaïne et la psychanalyse. Le rachat du journal le promeut directeur de rédaction. Confronté au management, aux compromis, aux pressions, il doute, étranger à lui-même et aux groupes qu’il côtoie. Refusant de se conformer aux codes des réseaux, il est bien près de perdre son ticket d’entrée.

 

Le refus d’appartenance au “politiquement correct” était le thème de L’homme libéré (NB février 2005). Le rejet d’une communauté où chacun écrase les autres est encore plus net ici. L’auteur choisit le mode satirique, percutant, impitoyable. Avec une complaisance répétitive il évoque sans tabou les pratiques sexuelles du héros et de ses partenaires… Mais il croque le ghetto gay du Marais, les magnats de la presse, les courtisans politiques versatiles – c’est aussi un roman à clef – d’une plume riche d’épithètes inventives et de cyniques formules assassines.