Tiens ferme ta couronne

HAENEL Yannick

Jean a cinquante ans. Il a gâché sa vie dans la solitude et l’alcool. Écrivain reconnu, il vit de ses derniers gains et cherche un producteur pour son scénario sur Herman Melville. Sa quête le mène à New York rencontrer le mythique Cimino ou chez Bofinger dîner avec Isabelle Huppert. Il perd ses clefs, le dalmatien de son voisin, la notion du temps et le goût des autres. Il raconte l’histoire de sa renaissance et ses nombreux égarements.  Dans un livre qui relève autant de l’efficacité narrative que de la vision mystique, Yannick Haenel retrouve le personnage récurrent du solitaire issu de ses autres ouvrages (Je cherche l’Italie, NB mars 2015). S’appuyant sur le film Voyage au bout de l’Enfer, il explore avec son cinéaste le destin criminel de l’Amérique tout en exploitant la propre logique de son héros : alternance de vacuité et d’ivresse avec, en filigrane, le mysticisme de la fin. l’auteur cadre sa vision dans un texte semé de passages banals et cocasses en rapport avec la vie chaotique du personnage et de réflexions philosophiques souvent en lien avec le sacré. On passe avec avidité des uns aux autres, dans ce livre aussi atypique qu’attachant. (Maje et S.D.)