Tifenn, 17 ans, reprend contact avec un grand frère qu’elle a peu connu. Adoptée à l’âge de 4 ans après la mort de leurs parents, l’adolescente vit dans une famille aimante et sans histoire. Geoffrey, en rupture, a quitté le milieu familial depuis dix ans. En débarquant chez lui à Rennes, elle découvre qu’il est batteur dans un groupe punk qui s’apprête à partir pour une tournée de trois semaines sur les routes de France. Parce qu’elle a quelque chose d’important à lui dire, Tifenn se trouve embarquée avec quatre garçons, leur look crade de punk, leur goût immodéré pour la bière et le shit, et leur musique qui déchire.
Dans un langage cru et direct, Tifenn raconte sa vie dans son e-journal, et ce road-movie bizarre auquel elle s’adapte peu à peu, voyage initiatique qui est aussi un adieu à la jeunesse. Si l’atmosphère poisseuse, les squats qui puent, les punks bourrés sont évoqués dans autant de scènes difficiles à supporter, la fraternité que ces garçons lui témoignent la touche et l’aidera à se rapprocher de son frère. L’emploi systématique du langage « djeune » peut agacer le lecteur, ou pour le moins lasser par son usage systématique. L’écriture au rythme rapide et haché comme la musique punk-rock séduit par sa vigueur. Le livre sonne juste quand il aborde la psychologie des personnages et évoque le thème grave de la maladie.