Timo a lu tous les livres de son village isolé. Pour lui, c’est signe qu’il est temps de partir découvrir le monde, mais ses parents s’y opposent : il reste un enfant. Déterminé, il fugue et quitte la vallée malgré les mises en garde d’une jeune femme qui veille à sa protection à l’entrée. Pétri de ses connaissances livresques, l’enfant a tout prévu pour son aventure, excepté que les nuits pouvaient être froides et inquiétantes, et les animaux sauvages tout sauf amicaux. Suite au « signe » que lui adresse un vieil ours, il pénètre dans une caverne et en délivre un gros animal enchaîné. Est-ce une bonne idée ? L’image idéale de l’aventure que s’est forgée un jeune garçon à travers ses lectures est confrontée à une réalité peu coopérative. Rien ne correspond à ce qu’il attend ; il découvre un monde qui n’a pas besoin de lui, dont il ne connaît pas le fonctionnement et l’interprète à sa façon, au risque de commettre de graves erreurs. Curieux, naïf et courageux malgré quelques coups de mou, l’enfant, avec sa bouille ronde à l’air innocent, est sympathique dans le dessin lisible et épuré de Yohan Sacré. L’univers qu’il explore n’est guère accueillant, d’aspect minéral, aux teintes pâles et froides. L’histoire, originale, inquiétante et mystérieuse, maintient une bonne tension dramatique. À suivre dans le deuxième et dernier tome. (M.D.)
Timo, l’aventurier
GARNIER Jonathan, SACRÉ Yohan