Tohu Bohu

COURGEON RĂ©mi

Curieux instruments que ceux qui composent cet orchestre Ă  la parade ! Les silhouettes qui se bouchent les oreilles sur les pages de garde couvertes de petites portĂ©es musicales dĂ©notent d’entrĂ©e une certaine cacophonie. Rien d’étonnant Ă  ce que le concert tourne au tohu bohu, quand on fait jouer ensemble un instrument Ă  vent et « un instrument arriĂšre » qui se dĂ©placent sur un drĂŽle de tandem, une « trombine de colosse » et un trombone Ă  coulisse, un trompettiste et un « tronc pĂ©teur », une grosse caisse et des « grosses fesses » qui courent
 rejoindre la fanfare ?  Jeu de mots, anachronismes, contrepĂšteries se succĂšdent au fil des pages Ă  travers des tandems inattendus, jouant de l’humour, du double sens, tantĂŽt poĂ©tiques, souvent surprenants, un peu tirĂ©s par les cheveux une fois ou l’autre. Tout cela s’entremĂȘle avec les illustrations pleines pages oĂč l’auteur met en scĂšne des silhouettes noires, rebondies ou filiformes, qui jouent des instruments dans des situations qui accentuent le cĂŽtĂ© loufoque de tous ces tandems improbables. Pour rire, et ne plus jamais regarder un piano, une cornemuse ou un tambourin de la mĂȘme façon ! (M.T.)