Grey, une jeune Anglaise désargentée, débarque à Tokyo pour rencontrer Shi Chongming, un vieil universitaire chinois, survivant du massacre de Nankin de 1937. Il connaîtrait un film montrant les atrocités qui y furent perpétrées, film dont l’existence est à la source du lourd secret qui plombe la tête et le corps même de Grey. Chongming refusant de lui parler, Grey gagne sa vie comme hôtesse dans un night-club de luxe que lui a recommandé Jason, le jeune anglophone qui l’héberge. Un vieux maffioso en fauteuil roulant fréquente le club ; sa longévité serait due à un élixir en rapport avec le massacre de Nankin…
L’histoire progresse sous forme d’un double récit en parallèle : la survie de Chongming à Nankin, celle de Grey à Tokyo. Etirées longuement, les scènes d’autrefois et d’aujourd’hui retardent le dénouement final, aussi inattendu qu’épouvantable. Un roman noir, plus d’atmosphère que d’horreur, où les atrocités ne sont jamais décrites de façon complaisante, contrairement aux romans précédents de l’auteur (Birdman, N.B. oct. 2000 et L’homme du soir, N.B. août-sept. 2002).